C’est à travers une longue succession d’éducateurs spirituels que
Un second mystique, l’imam al-Jazûli, va au IXe/XVe siècle, donner naissance à
A l’alliance des soufis et des juristes, on peut ajouter celle des shûrfa, descendants du Prophète (saw). De cette fusion entre les soufis et les shûrfa est née la dynastie Saadienne. Au niveau doctrinal, le poème didactique, Mûrshid al Mû’in de ‘Abd al-Wahab Ibn ‘Ashir, pose définitivement les bases du soufisme sunnite marocain. En effet, Ibn ‘Ashir s’appuie sur la ‘aqida (credo) de al-Ash’ari, sur le fiqh (droit) de Malik et le soufisme de Jûnayd. Ces trois doctrines religieuses représentent les trois niveaux constatés dans le hadith de Jibril et sont représentées socialement par une figure particulière. Le droit de Malik est représenté par le faqih (jurisconsulte), le credo de al-Ash’ari par le ‘alim (docte) et le soufisme de Jûnayd par le ‘arif (gnostique).
La tariqa al-Qadiriyya se développa jusqu’au XIXe siècle et porta d’autres noms. Parmi les grands restaurateurs du soufisme sunnite, on compte au Xe/XVIe siècle Ahmed Zarrûq qui institua la tariqa Zarrûqiyya.
Au XIe/XVIIe siècle, apparaît la tariqa Nassiriyya de Sidi Ahmed ben Nasser. Vers la fin du XIIe/XVIIIe siècle, apparaissent deux grands gnostiques : les shérif Mûlay al-Darqawi et Sidi Ahmed Tijani.
Le Djebel des Béni Snassen, devint le point de chute, du 12éme au 18éme siècle, des ancêtres de Sidi Hamza, originaires de l'Irak. Ce massif montagneux fut le témoin de grandes migrations arabes venues du Moyen Orient, ce fut ainsi, un point de rencontre entre arabes et berbères. La tribu des Beni Snassen est une fraction de la grande famille berbère des Zénata, repoussée par la conquête arabe. Sidi Ali Qadiri, qui comme son nom l'indique est apparenté à Mulay Abd Al Qader Al Jilani, fondateur éponyme de
Sidi Ali Qadiri est le premier ancêtre arrivé au Maroc, il s'installe dans un village du massif des Béni Snassen où il construit sa zawiyya et commence à transmettre l'enseignement de la tariqa al Qadiriyya. A la suite d'une famine, qui s'abattit sur la région, sa zawiya devint un refuge pour les affamés à qui l'on servait du blé concassé, appelé tchicha; c’est pour cela qu'on le surnomme Sidi Ali le Butchichi. Autre version selon les hagiographes de la tariqa : un wali de la région aurait invité Sidi Ali et les convives à un repas.